Le Grand Temple de Lyon
Le style du Grand Temple est très fortement marqué par son époque de construction (1873 – 1884) et n’est pas représentatif du style des lieux de culte réformé en France. Il se rattache plutôt au style néobyzantin.
Après le rétablissement du culte protestant en 1801 et au moment du concordat en 1803, la Loge du Change de Souflot est mise à disposition des protestants par la ville de Lyon. Très vite l’édifice devient insuffisant au regard de l’accroissement de la population protestante et dès 1860, il est question d’édifier un Temple sur la rive gauche du Rhône. L’idée en revient à Jules Aeschimann, pasteur à Lyon depuis 1833.
La construction sera confiée à un architecte lyonnais, Gaspard André (1840 – 1896) à qui Lyon doit également le théâtre des Célestins, l’Eglise Saint Joseph et la fontaine des Jacobins.
Le programme architectural est présenté au consistoire le 20 janvier 1873, approuvé par celui-ci le 22 avril, modifié le 9 avril 1874 et agréé par le préfet du Rhône le 18 août 1879. Pendant le temps des démarches, les fonds destinés à la construction de l’édifice sont récoltés auprès des paroissiens.
Une subvention accordée par la ville de Lyon (50.000 francs) et une subvention de l’état (20.000 francs) viennent s’ajouter à la souscription de 311.000 francs des protestants.
Gaspard André dessine le buffet des orgues qui seront construites par le facteur d’orgue Joseph MERKLIN. La disposition centrale et monumentale du mobilier met en valeur les signes visibles et fondamentaux de la foi protestante : la louange, la lecture de la Bible, la communion. Dès l’entrée dans la salle de culte, la chaire pastorale et l’orgue s’imposent aux fidèles, doucement éclairés par la lumière tombant de la coupole vitrée (19 mètres de hauteur sous coupole).
Construit en 4 ans, l’édifice est inauguré le 1er mai 1884.
Le 30 août 1922, un violent incendie, ayant pour foyer le buffet des orgues, se déclare, causant d’importants dégâts qui entraînent la réfection complète des enduits, de l’ornementation intérieure et des orgues, la réparation de la charpente, des boiseries et des vitreries endommagées. Grâce à une nouvelle souscription, le temple est restauré et les cultes reprennent le 14 octobre 1923.
Le 27 mars 1975, la façade est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, suivie le 9 juillet 1996 par l’ensemble du temple, y compris le décor, le buffet des orgues et les bâtiments du cours de la Liberté. Depuis 2011, l’ensemble immobilier est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques.
Le Grand Temple a une triple vocation :
- Historique et patrimoniale (ouvert pour les journées du patrimoine)
- Culturelle (pôle reconnu de la vie culturelle et musicale lyonnaise)
- Cultuelle (cultes et manifestations religieuses du protestantisme de la rive gauche du Rhône et de la Ville de Lyon).
La restauration complète du bâtiment a été conduite de 2011 à 2012 avec une aide très importante des pouvoirs publics (Ministère de la Culture, Département du Rhône, Région Rhône Alpes, Ville de Lyon, Fondation du Patrimoine) pour un montant de 2,2 millions d’euros et par un soutien fidèle de donateurs privés pour un montant de 800.000 euros.
Le Grand Temple rénové a été officiellement inauguré le 21 octobre 2012 lors du culte de la Cité en présence des représentants des collectivités citées ci-dessus.
Du fait des nouvelles normes de sécurité en vigueur pour les bâtiments recevant du public, la capacité du Grand Temple a été limitée à 900 personnes.